Portrait

Portrait #1 : Erwan Kezzar

By 5 février 2017 No Comments

Voici le profil d’un entrepreneur inspirant, Erwan Kezzar, Co-fondateur de Simplon.Co !

Erwan, cela fait dorénavant plus de 2 ans que tu as lancé Simplon.co avec deux associés, peux-tu nous présenter la genèse de ce projet ?

Nous avons découvert de nouvelles technologies comme Ruby qui étaient accessibles en termes d’apprentissage, qui possédaient une importante communauté et nous nous sommes dit que nous n’avions pas besoin d’être ingénieurs pour apprendre rapidement à coder ! Des initiatives d’apprentissage intensif du code sont apparues aux Etats-Unis au même moment mais elles coûtaient plus de 11 000$ !

Donc nous avons voulu mettre en place des formations gratuites, et ouvertes prioritairement à des profils qui ne sont pas ingénieurs ou développeurs. Les personnes ciblées seraient plutôt des personnes en reconversion, motivées et originaires de quartiers prioritaires.

Quel a été ton parcours avant cette expérience ? A-t-il eu une influence particulière sur la création de Simplon ?

Tout a commencé au Celsa, une école de communication où j’avais rencontré Andrei (Vladescu-Olt – un des cofondateurs). C’est aussi au Celsa que nous avons rencontré Frédéric (Bardeau), co-fondateur lui aussi et président actuel de Simplon.Co

Nous nous sommes tout de suite très bien entendus avec Frédéric, nous avons commencé à travailler ensemble et un jour nous lui avons demandé quelques conseils par rapport au lancement de Simplon. Sa réponse a été claire : « Le projet est super, allons-y » !

Pourquoi avoir choisi le nom « Simplon » ? Est-ce en lien avec la simplicité du fonctionnement ?

Simplon était un nom de code parce que j’habitais au niveau du métro de Simplon et quand nous nous sommes demandés comment on allait appeler ce projet, nous sommes restés sur ce nom.

Plus d’une vingtaine de projets sont nés chez Simplon.co : la structure a-t-elle vocation à devenir un incubateur ?

Nous aimerions bien devenir un jour ou l’autre un système d’incubateur. Nous sommes en train de monter un incubateur social et solidaire avec Antropia. Ce serait un incubateur d’essai car nous avons souvent des demandes de gens porteurs de projets et nous estimons avoir des expertises pour l’amorçage frugal de projets sociaux et numériques.

L’amorçage frugal est la validation d’une idée théorique avec peu de moyens pour voir si nous pouvons continuer à avancer selon la méthodologie Lean Start-Up. L’important est vraiment d’y aller pas à pas. C’est pourquoi nous voudrions aller vers un format d’incubateur, clairement.

Peux-tu nous donner un portrait rapide d’un « simplonien » qui vous a étonné ?

Il y en a un qui m’a clairement marqué, Aladine. Aladine connaissait bien le quartier HLM des Beaudottes à Servan et voyait que la permanence locale n’était ouverte que 3 heures par semaine, il y avait de la queue, des tensions, des menaces. Il a donc créé une application en bonne intelligence avec l’association des riverains. Elle permet aux riverains de remonter directement leurs problèmes d’habitat aux services HLM.

Il a lancé tout cela bénévolement car il a parallèlement un CDI en tant que responsable numérique et développeur. C’est un bel exemple d’entrepreneuriat réussi grâce à sa motivation et sa patience !

Frédéric et toi portez ensemble le projet. En quoi êtes-vous complémentaires ? Quelles sont les règles pour une bonne association selon toi ?

Nous sommes complètement complémentaires, car nous sommes à la fois très différents et similaires ! Premièrement, j’ai envie de dire que nous venons de métiers différents, lui de la communication/publicité avec une plus grande expérience en entrepreneuriat tandis que j’ai plus de technique sur les nouvelles technologies et le design. Mais j’ai aussi fait de la communication donc nous parlons le même langage !

En termes de profil, il y a un article très intéressant « Wartime CEO/Peacetime CEO » où nous nous retrouvons complètement car Frédéric est un conquérant, il emporte les foules à sa manière alors que je suis plus en mode « allons-y doucement ». Nous avons beaucoup de retours sur notre force de communication, mais de façons différentes.

Simplon est un projet qui a beaucoup été mis en lumière dans les médias. Comment gérez-vous cette exposition ?

Nous gérons notre communication de la même manière depuis le début, nous alternons entre le savoir-faire et le faire savoir. Si nous avons beaucoup de visibilité, c’est certes parce que le projet plaît mais aussi parce que nous faisons beaucoup de choses. Nous organisons des évènements, communiquons sur les succès de nos élèves … Il y a une actualité constante que nous essayons de maintenir.

En termes d’exposition, jusqu’ici tout le monde s’en occupait un peu. Nous nous en occupions au fil de l’eau alors que maintenant nous avons régulièrement des réunions de communication. Cela nous permet de travailler les éléments de langage, notre positionnement, notre stratégie de communication. D’autant que nous sommes une marque forte, qu’il faut préserver et enrichir.

Si un jeune entrepreneur social vient te voir avec une idée en tête, quel serait ton premier conseil pour son lancement ?

En plus de renforcer son projet, je lui conseillerais avant tout de lire les essais de Paul Graham, fondateur d’Y Combinator très axé entrepreneuriat numérique. C’est un incubateur où les projets réussissent à 90% et qui est à l’origine des succès Dropbox et AirBnb.

Il donne des conseils très pragmatiques mais aussi très prudents sur le modèle de l’amorçage frugal. C’est pourquoi ce jeune entrepreneur devrait dans un premier temps présenter son projet sous la forme d’hypothèses : par exemple s’il dit « des personnes sont prêtes à acheter des cuisines créées par des salariés en réinsertion« , alors il faut qu’il lance un site internet sur ce projet avec seulement un bouton commander. Dès qu’une personne clique sur ce bouton, on lui notifiera que le projet n’est pas encore prêt mais que l’on vérifie par ce biais l’intérêt des personnes présentes sur le site.

La personne est alors amenée à laisser ses cordonnées pour être informée du lancement, et l’on peut fixer un seuil (par exemple 100) à dépasser pour valider le projet. Tout repose sur la validation d’hypothèses, mais il faut tout de même faire attention car il arrive que les personnes cliquent sans être forcément intéressées.

Une citation inspirante pour conclure ?

J’aime bien une phrase que l’on attribue à Darwin, mais qu’il n’aurait apparemment pas dite (!) : « L’espèce qui survit n’est pas la plus forte mais celle qui s’adapte le mieux aux changements »

Un très grand merci Erwan !

Antonin BIBAL, Investir&+

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