Nous vivons une époque passionnante :
Wikipedia, Blablacar, Airbnb, nous ne sommes qu’au début de la nouvelle ère de l’économie collaborative.
Quand on creuse un peu le sujet, on se dit que cela présente un potentiel énorme de solutions nouvelles pour résoudre les défis sociaux grandissants. Et se dire qu’à travers ces nouveaux modèles, c’est le public qui peut aider à résoudre des problèmes d’intérêt général, c’est juste magique.
Magique sur le papier, mais beaucoup de travail nous attend encore pour en faire une réalité aussi belle que ses promesses.
Jeremy Rifkin dit dans son dernier ouvrage que : “Le capitalisme va laisser place à une économie de l’échange et du partage »
D’autres que l’économie collaborative est synonyme de progrès social, Airbnb, Uber, TripAdvisor ne sont pas la fin du capitalisme. Ces entreprises sont partiellement la propriété des fonds habituels. Dans ces cas précis, alors que les usagers participent à la croissance de l’entreprise, ce ne sont souvent au final que quelques happy fews qui se partagent la valeur économique créée. La OuiShare fest, grande messe de l’économie collaborative qui se tenait ces jours-ci à Paris, a bien noté le fossé entre le value creating et le value sharing..
Et si l’on prend l’exemple des taxis parisiens, sujet très sensible, on peut juste constater qu’Alpha-Taxi, un des principaux acteurs classiques, est une coopérative, alors qu’Uber est bien loin d’en être une. Le progrès social de ces nouveaux modèles n’est pas si automatique!
Alors, comment faire pour qu’ils soient vecteurs de progrès pour l’ensemble de la société, et ne soient pas rattrapés pas les excès de l’ultra-libéralisme ?
L’Etat, tout d’abord, a un rôle de régulateur important à jouer. Pas pour protéger les monopoles, pas pour essayer en vain de retarder ce changement profond de modèle. Mais pour que la transition se fasse avec le moins de casse possible, pour que l’économie inclusive, où chacun peut participer, n’engendre pas plus de précarité avec des modes de collaboration non encadrés. C’est à l’Etat de définir le terrain de jeu de ces nouveaux modèles. Pour cela, l’Etat peut partir du statut d’auto-entrepreneur et l’améliorer. Il doit également mettre en place un cadre fiscal qui assure des conditions de concurrence loyales et qui permette à l’économie collaborative d’être aussi contributive.
C’est également le rôle de chacun de nous en tant que consom’acteur de privilégier les modèles qui rétribuent le mieux leurs utilisateurs pour leur contribution, qui réconcilient le value sharing et le value creating. C’est le cas de Wikipedia dont le contenu est écrit par le grand public et dont l’accès est gratuit et non soumis à la publicité.
C’est aussi le rôle d’Investir&+, de promouvoir et faire réussir les entrepreneurs qui utilisent les vertus de ces business models pour résoudre des problématiques d’intérêt général, pour changer de manière salutaire nos habitudes de consommation, de la propriété à l’usage. Leur permettre de prouver qu’avoir plus n’est pas être plus, mais que bien au contraire partager, recycler, réutiliser, s’entraider devient malin et tendance et ça s’est la meilleure chose qui pouvait nous arriver !!!
Bref, on a du pain sur la planche pour que cette révolution tienne toutes ses promesses !!!